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Las Chucherias, que l'on peut traduire par les petites babioles, sont-comme leur nom l'indique- des petits cadeaux de pacotille, bijoux ou bonbons que l'on trouve dans les machines à "un sous tu tournes et ça sort".
A l'image de ces bimbeloteries acidulées et autres cochonneries délicieuses, Las Chucherias, en l'occurrence Carmen et Mercedes, les deux personnages de la pièce, invitent à la tentation de la surprise.
"Fuera de Compas" (littéralement : en dehors de la mesure) est avant tout une fantaisie décalée, en rupture avec l'image traditionnelle du "flamenco puro"; une sorte de pied de nez ludique au formalisme
académique et muséal de la danse flamenca.
Avec comme point de départ une visite guidée du Musée National du Prado, Carmen et Mercedes, les deux guides du Musée, vont tour à tour se prendre pour des madones, dévoiler la vie intime des artistes exposés, ressusciter Velasquez, convoquer les esprits de sépulcres romains, figurer des personnages de tableaux, incarner les postures monstrueuses des créatures de Goya,utilisant la danse comme vecteur
d'expression.
Un flamenco décalé, aux frontières de l'excès, cadencé par les sonorités de la langue espagnole dont elles se jouent comme d'un instrument rythmique au mépris de toute syntaxe pour n'en garder que
l'énergie et la musicalité.
Sans bande-son, utilisant uniquement la musique des frappes de pieds et de mains, du chant, de la langue, Las Chucherias invitent le spectateur-visiteur à découvrir un univers hybride entre théâtre et
flamenco, désacralisant les rites de la danse et bousculant avec malice les codes et les images de l'univers hispanique.
Légèreté, dérision et plaisir du jeu sont les moteurs de cette forme pour le moins atypique de flamenco théâtral.
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